- ancelle
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⇒ANCELLE, ANCILLE, subst. fém.A.— Vx. Servante :• 1. Il a pris une ancelle, son ménage n'exigeant pas un Hercule féminin.S. MERCIER, Néologie, t. 1, 1801, p. 35.Rem. Attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e.— P. plaisant. :• 2. Réduit à la chasteté depuis des semaines il passa discrètement la main sur les fesses musclées de cette ancille quoique à la suite de sa dernière déception il eût renoncé à l'amour, à ses pompiers et à ses manœuvres et traficotât désormais sur le plan de la renonciation.R. QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 145.B.— RELIG. CHRÉT. Servante de Dieu, celle qui consacre sa vie au service de Dieu.— En partic. Titre donné à la Sainte Vierge qui s'était appliqué le nom de « servante de Dieu » quand l'ange lui annonça qu'elle deviendrait mère du Sauveur (Ecce Ancilla Domini) :• 3. Chaque jour voyait éclore quelque légende plus merveilleuse, quelque nouvelle parure que la reconnaissance du monde offrait à celle qui lui avait rouvert les portes du ciel, qui avait repeuplé les rangs des anges, qui avait ôté aux hommes le droit de se plaindre du péché d'Eve; à l'humble ancelle couronnée par Dieu de la couronne que Michel avait arrachée à Lucifer, en le jetant dans les enfers.Ch. DE MONTALEMBERT, Hist. de sainte Élisabeth de Hongrie, 1836, p. CI.Prononc. — Seule transcription ds LAND. 1834 :
-cèle.
Étymol. ET HIST. — 1. a) Mil. XIIe s. relig. fig. « servante (de Dieu) » (Livre des Psaumes, Cambridge, LXXXV, 16, Paris, Michel, 1876, p. 157 : dune ta force a tun serf, e salve le fil de ta ancele); nombreuses attest. à propos de la Vierge Marie, d'où b) 1544 emploi abs. pour désigner la Vierge Marie (MAROT, Epistres, 25 ds HUG. : Si prie à Dieu et sa tresdoulce Ancelle, Que dans cent ans en santé excellent Vous puisse veoir); 2. 1160-1170 au propre « servante » (WACE, Rom. de Rou, II, 463, éd. F. Pluquet, Rouen, 1827 ds T.-L. : De Rou fu tost par France alee la nuvele Que il n'aveit merci de chaitif ne d'ancele); qualifié de vieilli dep. Trév. 1752.Empr. au lat. ancilla « servante » attesté au sens propre dep. PLAUTE (Pers., 341 ds TLL s.v., 27, 50 : utrum tu pro ancilla me habes an pro filia?), d'où lat. chrét. à l'emploi 1 a (Livre des Psaumes, Cambridge, loc. cit.).STAT. — Fréq. abs. litt. :2.BBG. — DUPIN-LAB. 1846.1. ancelle [ɑ̃sɛl] n. f.ÉTYM. Mil. XIIe; lat. ancilla « servante ».❖♦ Vx. Servante. — Relig. Fille qui se met, se consacre au service de Dieu. — (1544). Spécialt. La Vierge Marie.❖HOM. 2. Ancelle.————————2. ancelle [ɑ̃sɛl] n. f.ÉTYM. XVe, in Godefroy; encello, 1408; du lat. axiculus « petit ais, petite planche », de axis « ais, planche ». → Ais.❖♦ Régional (Doubs, Suisse). Petit ais, petit bardeau, latte. || De la forêt, le montagnard « tire la charpente de son toit, les plaquettes (ancelles ou tavaillons) qui protégeront les murs les plus exposés à la pluie » (Guide Michelin, « Jura », p. 14).❖HOM. 1. Ancelle.
Encyclopédie Universelle. 2012.